CHRONIQUE DU FUTUR


LA FIN DE LEGISLOPOLIS

par Jean-Pierre Bastié

Targel était pensif. Du haut de l'éminence qui surplombait la cité détruite, face aux ruines fumantes, aux murs abattus, il se rappelait… Un an, un an jour pour jour qu'avait été inaugurée la fière mégalopole. Le rêve était devenu réalité, la première cité des Pacifistes de l'Union Terrienne avait vu le jour en l'an trente de ce vingt et unième siècle.

Amour et citoyenneté, plus de police, plus d'armée et surtout interdiction formelle aux citoyens de posséder des armes… On nageait dans l'insouciance et la félicité, bien sûr quelques oiseaux de mauvais augure tentèrent de sensibiliser l'opinion publique face au manque cruel de moyens de défense de la cité. Targel état de ceux là. Il fut le premier banni.
Etrangement cette condamnation lui avait sauvé la vie. Lorsque les barbares lancèrent leur assaut, désarmée la cité ne put se défendre. Législopolis agonisa pendant trois jours. Trois jours remplis de sang, de cris et mort et de rage. Il jeta un dernier coup d'œil sur le rêve déchu, tourna les talons et parti vers les dunes en caressant la crosse de son radiant.